mercredi 29 juin 2011

Quel travail voulons-nous ?


La question du travail est au cœur de nos vies.
Elle traverse tous les grands débats de société sur lesquels nous serons amenés à nous prononcer en 2012 lors de l’élection présidentielle.
Pour nourrir cette réflexion collective, les radios de Radio France vous invitent  à témoigner de la réalité de votre rapport au travail.
Vos témoignages rassemblés nourriront des émissions sur chacune de nos chaînes tout au long de l’année 2011.Un livre et un débat public le 23 janvier 2012 au théâtre du Rond Point en feront la synthèse en janvier 2012. Nous vous proposons quelques grands thèmes pour vous aider à choisir l’aspect de votre vie au travail sur lequel vous souhaitez témoigner. Merci d’avance pour votre contribution. quel travail voulons-nous ? 

LA SOUFFRANCE AU TRAVAIL




Enfin on en parle !

Depuis des années, FO milite pour la reconnaissance de la
souffrance au travail en proposant d’autres formes d’organisation du travail
respectueuses des salariés et de leur santé tant physique que mentale.

Avec 24 suicides chez France Telecom, le sujet prend aujourd’hui une dimension publique nationale.

Directement impactés dans leur activité quotidienne par ces choix restrictifs de
gestion, les Journalistes, Cadres et Employé(e)s de Prisma Presse se retrouvent de plus en plus
confrontés à de fortes pressions et contradictions génératrices de plus en plus fréquemment de souffrances.
La problématique étant d’autant plus difficile à gérer individuellement que la  souffrance au travail  demeure un tabou dans l’entreprise.
La « gestion par objectifs », inventée par Peter Drucker dès 1954, se voulait un remède universel à tous les problèmes organisationnels.
La mise en œuvre de cette méthode est moins glorieuse aujourd’hui.
Le salarié devient le client ou le prescripteur de ses propres collègues.
Les objectifs sont imposés dans le cadre de « propositions qu’on ne peut pas refuser ».
La dimension humaine et collective du travail, les qualifications techniques et
intellectuelles comme l’expérience professionnelle sont de plus en plus occultées.
Ce n’est plus la qualité du travail qui est considéré mais l’atteinte des objectifs.

Bien évidemment, les objectifs sont « gonflés » alors que les moyens
indispensables à leur réalisation sont concédés à minima. En cas de difficultés,
la non-atteinte des objectifs est imputée aux seuls salariés « responsables ».

Nous devenons alors « les maillons faibles», dévalorisés et mis sous pression.
La charge de travail dictée par et pour les priorités financières déstructure
aussi l’équilibre entre vie privée et vie professionnelle, parfois jusqu’à
l’insupportable, particulièrement pour les femmes qui subissent de fortes
discriminations dans l’attribution de fonctions, puis dans leur déroulement de carrière.

Il peut s’en suivre une augmentation de la souffrance au travail pour chacune et chacun avec troubles du sommeil, stress, prise abusive de calmants voire dépression... Nombreux sont les salariés de Prisma Presse qui se sont plaints ces derniers temps d’une dégradation des conditions de travail, d’une charge excessive, d’une faible latitude décisionnelle et trop souvent d’un faible niveau de reconnaissance de la part de la hiérarchie.

La crise ne doit pas être le laissez-passer pour demander aux  journalistes et à tous les salariés de PRISMA PRESSE de s’engager fortement pour l’entreprise tout en acceptant une dégradation sans fin de leur salaire et de leurs conditions de travail.

Le syndicat SGJ-FO, et les instances représentatives de l'entreprise mettent en garde depuis des mois la direction de Prisma Presse sur le stress et l’anxiété générés par des conditions de travail liées à certains modes de management qui ont atteint leurs limites pour renforcer des modèles managériaux qui au final se révèleront certainement contreproductifs.



Le chef d’entreprise doit veiller à protéger la santé et la sécurité physique et mentale de ses salariés au travail.
C’est une obligation de résultat.

FO vous propose :
· De ne pas rester isolé(e) en choisissant l’organisation collective.
· De mieux utiliser les Instances Représentatives des salariés (CE, DP et
CHSCT) et les services de la médecine du travail.
· De faire ainsi respecter votre intégrité physique et psychique.
· De reconquérir votre participation à la décision avec « un droit de
refus et d’alternative » face à des objectifs inatteignables ou
inacceptables.

La solidarité est une force !



SGJ FO FO
131, rue Damrémont, 75018 Paris
tél : 01 53 01 61 53
Syndicat Général des Journlistes FO.

Adhérer au SGJ FO



Demande de Bulletin d'adhésion

Je souhaite adhérer au Syndicat général des journalistes FO


NOM :.................................. PRÉNOM :...............................
ADRESSE...............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................


A retourner au SGJ-FO, 131 rue Damrémont, 75018 Paris


Tél : 01.53.01.61.53 Fax : 01.53.01.61.54
email : journalistesfo@hotmail.fr


Section FO Prisma Presse 
email: foprismapress@gmail.com

Le Harcèlement

Tract

 Le Harcèlement
Et si on en parlait !

Art L 122-49 du Code du Travail :
« Aucun salarié ne peut subir les
agissements répétés qui ont pour
objet ou pour effet une dégradation
des conditions de travail susceptible
de porter atteinte à ses droits et à
sa dignité, d’altérer sa santé
physique et mentale »

Sanctions pénales

(art 222-33-2 du code pénal) : Réparation, amendes, peine d’emprisonnement

JE SUBIS :  Des remarques désobligeantes, des allusions malveillantes,des compétences professionnelles mises en doute insidieusement, des brimades...

DE CE FAIT :
- Je culpabilise,- J’ai le sommeil perturbé, J’ai un stress intense,
Je suis dépressif, Je n’ai plus de motivation

QUE DOIS JE FAIRE ? 

EN PARLER, CONTACTER LES REPRÉSENTANTS DU PERSONNEL, L’ASSISTANTE SOCIALE, LE MÉDECIN DU TRAVAIL 

Durée du temps de travail...

Tract
FO Prisma Presse



Journalistes corvéables à merci ?
« Contrairement à une idée reçue, les journalistes sont soumis à la réglementation sur la durée du travail. 

Quelles sont les durées maximales de travail ?

La durée légale du travail peut être dépassée dans le cadre de la
réglementation sur les heures supplémentaires.
Toutefois, il existe des durées maximales au-delà desquelles aucun travail effectif ne peut être demandé. Ces durées maximales de travail s’imposent également au salarié qui cumule plusieurs emplois. 
Sauf dérogation, les durées maximales sont fixées à : 
1 - 10 heures par jour ; 
2 - 48 heures par semaine ; 
3 - 44 heures en moyenne sur une période de 12 semaines consécutives. En outre, les salariés doivent bénéficier d’un repos quotidien de 11 heures au minimum et d’un repos hebdomadaire de 24 heures auquel s’ajoutent les heures de repos quotidien.
L’employeur est tenu d’accorder au moins 20 minutes de pause lorsque le temps de travail quotidien atteint 6 heures.
Travail de nuit
L’article 30 de la convention collective a prévu son indemnisation :
« Le travail de nuit donnera lieu à une rémunération supplémentaire de 15 % du salaire du barème calculée au prorata du temps passé entre 21 heures et 6 heures du matin pour les journalistes professionnels finissant leur travail après 23 heures.
La prime est attachée à la fonction et fera l’objet d’une mention spéciale sur le bulletin de paie.
Pour la presse hebdomadaire et périodique et pour les stations de radio, le travail de nuit sera compensé soit en temps,
soit en salaire.

vendredi 24 juin 2011

Signez la pétition FO CGT

Appel unitaire

Mêmes droits pour tous les journalistes ! Abrogation du protocole d'étape pigistes !
A tous les journalistes,
Le 24 mars dernier, la Cour d’appel de Paris a confirmé le caractère illicite de plusieurs dispositions du « protocole d’étape pigistes » du 7 novembre 2008, sans toutefois invalider la totalité du texte.

Par-delà cette décision de justice, l’appréciation que le SGJ-FO et le SNJ-CGT portent sur ce texte n’a pas changé : cet accord signé par trois syndicats minoritaires, est une arme aux mains des patrons. C'est un moyen pour eux de casser la loi Cressard et de remettre en cause le statut des journalistes et la convention collective nationale.

De plus, l'arrêté d'extension* de ce protocole favorise les intérêts des employeurs au détriment des droits des journalistes.

Ce texte qui ose se définir comme une protection des pigistes n’a qu’un unique but : aggraver la situation des plus précaires d’entre nous en remettant en cause :
  • le maintien conventionnel de salaire en cas de maladie, maternité, accident du travail
  • le paiement annuel, conformément à la convention collective, des congés payés et du 13e mois en sus du montant de la pige
  • le paiement de l'ancienneté dans l'entreprise et dans la profession qui doit s’ajouter au salaire de base conformément  à la convention collective.
  • l'inscription au registre unique du personnel
Ne laissons pas faire ! C’est un véritable basculement qui menace notre profession.

Avec le SGJ-FO et le SNJ-CGT, nous estimons :
  • que cet arrêté ministériel d’extension doit être annulé,
  • que l’accord d’étape pigistes doit être abrogé.
Nous appelons à la mobilisation et à l’unité la plus large de la profession sur ces deux exigences pour obtenir que les employeurs respectent le Code du travail et la convention collective.
Nous appelons l'ensemble des journalistes à contresigner cet appel pour préparer, dans l'unité, un rassemblement devant le ministère du Travail.
* Sans attendre le verdict de la cour d’appel, le ministère du Travail avait étendu le protocole d’étape par un décret d’octobre 2010. Cet arrêté est dorénavant caduc puisqu’il contient des dispositions illicites. Il doit donc être annulé.
http://www.petitions24.net/pour_labrogation_de_laccord_detape_pigistes 

« Journaliste : un si beau métier »...


par Franz Duruptle 24 juin 2011
Nous publions ci-dessous, avec son accord et sous forme de « tribune » [1], le témoignage et l’analyse proposés par un étudiant en journalisme, rédigés pour un magazine réalisé à l’Ecole Supérieure de Journalisme de Lille. Une suite aux Petits Soldats du journalisme de François Ruffin [2], en quelque sorte… ( (Acrimed)
Ce que l’on entend sans cesse …
« … pour t’expliquer rapidement, très rapidement le truc puisque tu as l’air d’avoir du mal à saisir l’essence de ce métier. Tu vois, journaliste comme l’a si bien dit France Info, “c’est une vocation”, et cette vocation elle implique des sacrifices, comme cette journaliste qu’ils ont photographiée dans une cave en Argentine et qui bouffe une conserve et n’a pas dormi plus de quatre heures. Je veux dire, on n’est pas à La Poste ici. Le midi on mange un sandwich et hop on se remet au boulot parce que l’actu n’attend pas que tu aies mangé ton gratin de patates pour avancer. Journaliste c’est pas un métier comme les autres et ça veut dire que tes journées commencent à sept heures, se terminent à vingt-deux heures et c’est comme ça quoi, et pour tenir le choc il y a une formidable invention qui s’appelle le café, c’est notre meilleur ami avec les cigarettes. Dans ce métier, je te le dis comme un conseil, il n’y a pas trente-six recettes pour réussir : il faut être prêt à sacrifier son temps perso, si on t’appelle le dimanche soir à vingt-trois heures pour un truc TU Y VAS et tant pis la famille. Il y a des impératifs dont tu n’as pas l’air d’avoir conscience, c’est pour ça que je te dis tout ça, c’est parce que je t’aime bien, si tu ne t’adaptes pas tu n’iras pas très loin parce qu’il y aura toujours quelqu’un prêt à le faire à ta place. »
Ce genre de discours, nous y avons droit quotidiennement, depuis notre école de journalisme jusque dans les rédactions, en passant par les interventions médiatiques des « vieux routards » toujours prolixes en matière de conseils. Ceux qui tiennent ces propos en sont-ils conscients ? Ils illustrent la thèse du sociologue Alain Accardo [1] : « Les membres de la profession [...] sont soumis dans les écoles de journalisme à un apprentissage dominé par la croyance élitiste, définitive et indiscutée, que “le journalisme n’est pas un métier comme les autres” et que ceux qui l’exercent n’ont rien en commun avec de vulgaires “fonctionnaires” réputés pointilleux sur le respect des horaires, enclins à l’absentéisme et toujours prompts à réclamer leur dû. »
La manœuvre est d’autant plus belle qu’elle est subtile : des conditions de travail parfois inacceptables deviennent un caractère essentiel, et même charmant, de notre métier, qui se veut avant tout, selon le discours d’autocélébration en vogue dans la profession, une “passion” ou une “vocation”. Etre sous pression, se sentir débordé, frôler le craquage par manque de sommeil, avoir quarante trucs à faire, bosser la nuit, fumer des clopes et boire du café… ouais, c’est notre “putain de boulot”. Ça tombe bien : c’est aussi ce qui assure le fonctionnement d’entreprises de presse soumises à la loi du marché. Lesquelles ont besoin de gens besogneux, prêts à oblitérer une partie de leur vie privée pour la beauté de leur vocation. Nulle théorie du complot derrière tout cela. Les patrons de presse ne se réunissent pas chaque semaine en se demandant comment ils vont pouvoir presser le citron un peu plus.
Alain Accardo précise  : « La logique du marché est constamment présente dans le fonctionnement du champ journalistique, mais de façon médiate et euphémisée le plus souvent, par exemple à travers les consignes et le style de travail imposés par des directions elles-mêmes expertes dans l’art de traduire et transfigurer, sans effort et sans calcul explicite, les impératifs économiques en règles techniques et morales spécifiques de la pratique professionnelle. » Et le sociologue de citer le présentateur d’un JT de France 2, dans les années 1990 : « Il vaut mieux un sujet mal ficelé le jour même qu’un sujet bien fait deux jours après. » Ou encore ce rédacteur en chef de la même chaîne : « Le bon sujet, c’est celui qui passe avant tous les autres... Il ne faut pas que ça sorte avant chez les concurrents... Quand on ne veut pas être le premier, on ne fait pas ce métier. »
Les « forçats de l’info »
Le cliché contemporain veut qu’Internet soit responsable du flux permanent d’informations qui nous arrivent et du manque de recul des médias sur celles-ci. On rappellera simplement qu’en 1989, les journaux, télévisions et radios du monde entier se sont précipités tout seuls sur l’affaire du charnier de Timisoara. Que le fiasco d’Outreau, en 2001, n’est pas seulement celui de la justice, mais aussi celui des grands médias. Que l’emballement autour de l’affabulatrice du RER D, en 2004, s’est fait sans l’aide d’Internet mais avec celle de l’AFP.
Mais c’est bien Internet, avec les sites d’information en continu, le plus souvent issus de grandes rédactions papier, radio ou télé, qui a mis en lumière les conditions de travail déplorables d’un certain nombre de précaires. En mai 2009, Le Monde disait de ces « forçats de l’info » qu’ils « ont suivi le parcours obligé : stage, contrat de professionnalisation, contrats à durée déterminée (CDD), avant d’espérer un hypothétique contrat à durée indéterminée (CDI). Ils enchaînent les journées de douze heures, les permanences le week-end ou la nuit. » Ce début d’année 2011 a même été marqué par un mouvement de grève des salariés du Post.fr (filiale du Monde Interactif), à la fin du mois de février, qui dénonçaient leur précarité. Les collaborateurs de lequipe.fr, quant à eux, ont menacé de faire grève au début du mois de mars. Internet n’est évidemment pas le seul média concerné. Certains n’ont d’ailleurs pas manqué de faire valoir que la situation de ces “forçats” n’était pas nouvelle. Ainsi Eric Mettout, rédacteur en chef de l’express.fr, justifiait-il dans l’article du Monde cité plus haut : « Des OS de l’info, il y en a toujours eu ! Ce n’est pas le Web qui les a créés. Moi aussi, j’ai fait de la brève, j’ai passé des heures le cul posé à côté du téléscripteur... » C’est une évidence : puisque cela a toujours existé, pourquoi les nouveaux venus y échapperaient-ils ?
« Pas envie de me prostituer pour 2,70 € l’heure »
Un étudiant m’a raconté une anecdote révélatrice du chantage pratiqué envers ceux qui rechignent à se vouer tout entiers à leur passion. En pige dans une station du réseau France Bleu, au terme d’une journée de dix heures sans manger, la rédactrice en chef lui demande s’il serait disponible pour un reportage supplémentaire, puis disparaît. Après avoir attendu une heure sans l’avoir revue, il se résout à partir. Mais la rédactrice en chef le rattrape et lui demande où est son papier. « Tu me fous dans la merde, j’ai dit qu’on l’aurait demain », s’énerve la supérieure. Alors l’étudiant argue que, payé « 2,70 € de l’heure » (60 € le week-end), il ne « va pas faire des heures en plus comme ça. » La voilà donc qui s’énerve : « Tu te prends pour qui ? On est tous passés par là, moi aussi j’ai été pigiste, et quand on est pigiste on ne compte pas ses heures. » Le lendemain, c’est au tour de la présentatrice d’interpeller le pigiste : « Si tu fais ce genre de trucs, tu vas te griller. Moi je le prends bien, mais les trois quarts des gens ne l’acceptent pas. » L’étudiant ira s’excuser, « parce qu’humainement ça me fait chier », dit-il, mais il n’a « pas envie de [se] prostituer pour 2,70 € de l’heure. »
« Si tu dis, après sept heures de travail, “j’ai fini je m’en vais”, je ne connais pas beaucoup de boîtes où on ne te dira pas de dégager », confirme Pierre Savary, directeur des études de l’ESJ. Tout l’enjeu de notre formation, détaille-t-il, est de nous « expliquer ce qu’est le monde réel une fois sortis de l’école, pour savoir que c’est comme ça sans dire pour autant que c’est bien », mais aussi de nous« armer pour ne pas nous laisser bouffer. » Car « oui, certains responsables jouent sur le côté “passion” du journalisme pour pressuriser au maximum. »
Un abus que reconnaît également Cédric Faiche, rédacteur en chef adjoint à BFM TV, chaîne d’information en continu. Mais il insiste sur le fait qu’étant dépendant de l’actualité, le journaliste ne peut avoir un planning fixe. « Avec ce qui se passe au Japon, ce week-end on va tous travailler, et dans l’équipe tout le monde trouve ça normal », dit-il. « C’est comme un médecin : lorsqu’il y a une épidémie de grippe, il a forcément plus de travail. »
De son côté, Luc Folliet, qui travaille actuellement pour Reuters, fait le constat que s’il n’a « jamais eu l’impression de travailler plus que la normale » ; les horaires de travail d’un journaliste, surtout celui qui travaille pour un JT du soir, sont nécessairement en décalage avec ceux de son public : « Le journaliste travaille quand les autres ne travaillent pas. »
Que l’on ne se méprenne pas : le métier de journaliste n’est pas le seul à produire de lui-même une vision idéalisée. Comme le précise Alain Accardo (dans un échange électronique que j’ai eu avec lui)« il n’est pas de corps de métier qui ne se préoccupe peu ou prou d’optimiser l’image de la corporation, non seulement aux yeux du public extérieur mais aussi à ses propres yeux. » Mais, écrit-il, les journalistes, plus encore que les autres membres de la classe moyenne, sont particulièrement fascinés par « la composante la plus dynamique, la plus riche, la plus influente des classes dominantes (et possédantes). » Laquelle est « la fraction entrepreneuriale et managériale, c’est-à-dire des hommes et des femmes qui sont l’incarnation exemplaire de la logique du pouvoir, de ce monde des affaires qui impose sa loi au reste de la société. »Et la volonté de ressembler à cette fraction « implique une adhésion totale à un des articles de foi de la bourgeoisie dominante, que celle-ci a réussi à faire inculquer jusqu’à la base de la pyramide sociale : la croyance typiquement républicaine et méritocratique que seul le travail acharné est couronné par la réussite, qu’il ne faut pas pleurer sa peine, qu’il faut “s’investir à fond” pour gagner. » Une croyance à laquelle chacun est prié d’adhérer chaque jour.
Dans une récente émission de Vie Privée, Vie Publique sur France 3, ce bon vieux Michel Drucker, racontant ses débuts, donnait ce précieux conseil aux jeunes qui, comme lui, veulent avoir un canapé rouge : « Arriver le matin avant tout le monde, partir le soir après tout le monde. » Une banale manifestation de la pédagogie de la soumission.

mardi 21 juin 2011

Téléchargez l'appel-pétition unitaire "papier" des journalistes, faites signer autour de vous pour l'abrogation du protocole

http://defensedespigistes.hautetfort.com/ 


ENTETE PETITION PIGISTE UNITAIRE.jpg

Au Parisien FO reste le premier syndicat chez les journalistes






Elections professionnelles du 14 juin 2011


FO, avec 37,15% des voix au comité d'entreprise, collège journalistes (titulaires), reste le premier syndicat de journalistes, devant le SNJ (35,17%) et le SNJ-GCT (21,34%).
Le SGJ FO se félicite de l'excellente participation: à 65 %; en progression d'environ 3,5% par rapport à 2007.
A ces dernières élections, comme aux précédentes, nous nous sommes présentés aux suffrages des collègues sur la base d'un bilan (comme, parmi nos actions les plus récentes, l'obtention d'une embauche au SR) et surtout d'un mandat pour la prochaine mandature.
La profession de foi du SGJ FO s'articulait autour de dix revendications: l'emploi, les salaires, le temps de travail (respect de l'accord de 1998), l'indépendance rédactionnelle, les conditions de travail, la défense et le développement du Web dans le respect des accords de 2008, la défense des éditions départementales (par l'embauche nécessaire de journalistes), le maintien des deux secrétariats de rédaction, de leurs prérogatives et de leurs effectifs, la défense des pigistes et le combat pour les titularisations, la pérennisation du site de Saint-Ouen et pour le passage au tout couleur.
A la rentrée, le directeur général du groupe Amaury, Philippe Carli, dévoilera son plan triennal pour le Parisien-Aujourd'hui en France. Nul doute que les plus grandes menaces pèsent sur l'emploi, les conditions de travail et la qualité de nos éditions papier et numériques.
FO abordera donc cette nouvelle échéance sur la base d'un mandat clair exprimé dans sa profession de foi. 
Les journalistes comme l'ensemble des catégories de personnel du groupe peuvent et pourront compter sur le syndicat SGJ-FO et ses délégués pour défendre leurs revendications.
Face aux échéances, pour faire entendre la voix des journalistes, renforcer le syndicat nous paraît une condition indispensable. 

C'est pourquoi nous vous invitons à nous rejoindre et à adhérer au SGJ-FO.
Pour contacter vos délégués FO :
Fabienne Vadon Chiche 5871, David Montanès 5840

Parisien Résultats des élections dans le collège des journalistes

Délegués du personnel

Titulaires: 388 inscrits, 252 votants, 248 exprimés.
FO: 80 voix.

SNJ: 89 voix.

SNJ-CGT: 61 voix.

CGC: 18 voix.

Supléants: 388 inscrits, 253 votants, 249 exprimés.
FO: 91 voix.

SNJ: 87 voix.

SNJ-CGT: 47 voix

CGC: 24 voix.

Comité d'entreprise

Titulaires: 388 inscrits, 256 votants, 253 exprimés.
FO: 94 voix.

SNJ: 89 voix.

SNJ-CGT: 54 voix

CGC: 16 voix.

Comité d'entreprise
Suppléants: 388 inscrits, 255 votants, 251 exprimés.
FO: 79 voix.

SNJ: 73 voix.

SNJ-CGT: 75 voix.

 

mardi 7 juin 2011

L’AUSTÉRITÉ PEUT ENTRAÎNER DES CONVULSIONS

PRESSE - COMMUNICATION - MARDI 7 JUIN 2011

Voix de presse

Article paru dans FO Hebdo n°2991

L’application des mesures d’austérité en Europe ne va pas sans rencontrer de fortes résistances, tout particulièrement, et pour le moment, dans le sud de l’Union européenne (UE), en Grèce, au Portugal et en Espagne.
La Tribune
«Étouffés par ce qu’ils appellent la “barbarie antisociale” imposée par leurs créanciers de la troïka (Union européenne, Fonds monétaire international, Banque centrale européenne), les Grecs sont encore descendus en masse dans la rue samedi 4 juin pour protester contre le nouveau plan d’austérité de 6,4 milliards d’euros, contrepartie du deuxième plan d’aide.»
L’Union
«Le gouvernement grec se retrouve confronté au défi de tenir les promesses d’austérité renforcée faites à ses bailleurs de fonds, zone euro et Fonds monétaire international, alors que le climat social et politique se dégrade fortement dans le pays.» Et même dangereusement, les cures d’austérité forcée peuvent donner de fortes fièvres... «Selon un sondage réalisé pour le journal To Vima le week-end dernier, seulement 40% jugent qu’un “gouvernement élu démocratiquement” est capable de faire face à la crise, 30% souhaitant “un groupe d’experts et de technocrates” et 22,7% préférant un “dirigeant puissant auquel parlement et élections ne puissent pas faire obstacle”. Dans les défilés, deux sentiments dominent: l’envie de sortir du mémorandum d’accord avec les créanciers, au risque pour la Grèce de faire vraiment faillite, ou l’abattement.»
Le Monde
Ainsi a été enregistré ce week-end «un taux d’abstention historique, comme le Portugal n’en a jamais connu en quarante ans de sa jeune vie démocratique». Les électeurs devaient choisir entre l’austérité et... l’austérité. Et à force d’être victimes de saignées, ils sanctionnent le gouvernement en place, comme en Espagne, le 22 mai, où «les électeurs ont sanctionné en particulier les mesures d’austérité mises en place après la crise économique. [...] Aujourd’hui, l’Espagne compte ainsi 21% de chômeurs, dont près de la moitié de jeunes, contre 8% en 2007».
La Croix
La résistance se lève aussi à l’Est: «Les Slovènes ont rejeté à 72% le référendum sur le report de l’âge légal de la retraite de 63 à 65 ans, malgré les mises en garde du gouvernement de voir le pays rejoindre le sort des pays les plus endettés de l’UE, comme la Grèce ou le Portugal, en cas de victoire du “non”. Cette réforme des retraites est en effet exigée par l’Union européenne et le FMI, qui la jugent nécessaire pour assainir les finances publiques du pays.»