mercredi 9 mars 2011

Petit revue de presse sur la grève à Prisma Presse

http://blogs.mediapart.fr/files/imagecache/150_pixels/Vincent%20Truffy/ag3.jpghttp://media.voila.fr/Actu/article/2011/03/08/diaporama/photo_1299602403065-1-0.jpgRevue de Presse non exhaustive de la grève à Prisma Presse

Grève sur fond de déménagement chez Prisma Presse 
(Le Parisien)

mardi 8 mars 2011

« On est venus s’installer ici le cœur serré, on a fait beaucoup de concessions, mais maintenant ça suffit », dénonce un des salariés grévistes du groupe Prisma Presse, qui a quitté, en décembre dernier, ses locaux cossus de Neuilly-sur-Seine et de Paris pour venir s’installer à Gennevilliers, sur les quais de Seine, entre l’avenue Gabriel-Péri et la rue Henri-Barbusse.

Le personnel du géant allemand, qui regroupe de nombreux titres comme « Voici », « VSD », « Télé 2 semaines », « Capital », « Femme actuelle » ou encore « Géo », est en colère. Sur près de 1000 salariés, 300 selon les syndicats — la moitié selon la direction — se sont réunis dans la cour de l’immeuble flambant neuf pour crier leur colère, hier matin.

« Le groupe a annoncé 30 M€ de bénéfices, va économiser 3 M€ de loyer grâce au déménagement, et refuse des demandes qui nous semblent raisonnables », explique Fabienne Chiche, journaliste et déléguée syndicale Force ouvrière. « Ils nous proposent entre 40 € et 70 € brut d’augmentation, c’est vraiment inacceptable », enchaîne Emmanuel Vire, délégué CGT. Les syndicats FO, CGT et SNJ ont conjointement voté la grève jeudi soir. Ils ont de nouveau réuni près de 300 salariés hier matin, pour voter sa reconduction.

En plus de la prime de déménagement réclamée pour compenser l’augmentation du temps de trajet, les salariés dénoncent désormais les disparités salariales au sein de l’entreprise, les conditions de travail « qui ne cessent de se dégrader », l’augmentation du nombre de contrats précaires et l’arrêt des primes d’ancienneté. « Nous ne sommes pas des enfants gâtés, comme la direction veut le faire croire », affirme une secrétaire de rédaction.

La direction de Prisma rappelle avoir mis en place une série de services pour faciliter la vie de ses salariés à Gennevilliers, notamment en matière d’accès et de sécurité. Une navette permet de relier le site à la gare entre 17 heures et 20 heures et un vigile est chargé d’accompagner les salariés plus tard dans la soirée. Idem pour les négociations salariales, la direction affirme avoir fait des concessions. La direction a promis des augmentations de salaires

Hier soir, après une énième rencontre avec les syndicats, elle a promis des salaires de 2000 € brut minimum aux CDD, une augmentation de 100 € bruts aux quelque 30 employés de la société qui n’ont pas eu d’augmentation de salaires depuis plus de cinq ans, et enfin une augmentation générale de 53 € bruts, dès le 1er mars, suivie d’une nouvelle augmentation générale du même montant au 1er décembre, avant de préciser : « Si les chiffres sont stables ».

Des annonces insuffisantes selon les syndicats, qui réclament une prime de déménagement d’au moins 1000 €, 150 € d’augmentation générale, un plan de rattrapage des salaires, l’uniformisation des statuts et le retour des primes d’ancienneté. « Nous ne sommes pas satisfaits. Il faut maintenir la pression », ont conclu hier soir les syndicalistes en chœur.

Ilham Hajji-Fiacre



Précarité: les mouvements se multiplient dans la presse magazine
03 Mars 2011 Par Vincent Truffy

Photo salariés.
Photo salariés.

 MERCREDI 9 MARS

 La grève à Prisma est terminée. Les magazines (essentiellement Voici) vont pouvoir boucler et toutes les parutions sont assurées.

La direction du groupe a accordé une augmentation de 106 euros bruts pour tous les salaires inférieurs à 3.000 euros et pour les autres 70 euros dès mars et 36 récupérables rétroactivement si le chiffre d'affaire 2011 progresse plus vite que l'inflation. Ces sommes s'ajoutent aux 100 euros accordés aux trente plus petits salaires qui n'ont pas été augmentés depuis cinq ans.

Par ailleurs, il est acquis qu'il n'y aura plus de salaires inférieurs à 2.000 euros bruts pour les contrats à durée indéterminés. En revanche, rien n'a été accordé aux pigistes. Selon la direction, ces décisions représentent une augmentation de la masse salariale de 2,8 millions d'euros, soit approximativement le bénéfice du déménagement à Genevilliers.

Les grévistes qui avaient installé un piquet le matin, bloquant notamment l'entrée du garage, ont voté la fin du mouvement à 16 heures.

Reste désormais la négociation de branche, menée par le DRH de Prisma, Philippe Pouzeratte. Les syndicats de salariés des magazines lui ont donné jusqu'au 17 mars pour revenir avec une révision de la grille salariale et un bilan chiffré du secteur. Ils tenteront évidemment d'obtenir pour les autres groupes de presse magazine (Mondadori, Lagardère...) ce qu'ils ont eu pour Prisma.
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MARDI 8 MARS

Les salariés grévistes ont reconduit le mouvement en AG mardi matin. Deux titres du groupes risquent d'avoir des difficultés à boucler leur numéro et donc de ne pas pouvoir paraître: Voici et TV Grandes chaînes.


LUNDI 7 MARS

Lundi matin, selon Fabienne Chiche (SGJ-FO), il y avait 300 grévistes à Prisma presse avec quelques rédactions en pointe (70% de grévistes chez Femme actuelle, presque toute la rédaction chez TV grandes chaînes...). A la suite de l'assemblée générale de 10 heures, la direction a reçu les représentants du personnel, semblant vouloir rester ferme sur l'uniformisation des statuts dans les différentes rédactions ou sur la prime de déménagement.

© Photo salariés
A 17 heures, la direction a présenté ses propositions, disant vouloir éviter un «pourrissement du conflit»:

    * à compter du 1er mars, il ne doit pas rester de salaires inférieurs à 2.000 euros bruts (environ 1.600 euros nets);
    * parmi les 57 salariés qui n'ont obtenu aucune augmentation lors des cinq dernières années, les 30 plus petits salaires obtiendront une augmentation individuelle de 100 euros bruts;
    * sur le chapitre des augmentations générales, et bien que le directeur général, Pierre Riandet, s'y dise opposé par principe, une première augmentation de 53 euros bruts est acquise, doublée d'une seconde du même montant à la fin de l'année, si le chiffre d'affaire du groupe augmente plus vite que l'inflation;
    * une commission égalité hommes-femmes est prévue.

    *
      en revanche, tout plan de résorption de la précarité est exclu (les titularisations seront décidées au cas par cas);

    * la prime d'ancienneté est rejetée pour «ne pas créer de précédent» dans la branche magazine;
    * l'augmentation de 10% des piges n'est pas non plus accepté.

© Photo salariés
Les négociateurs salariés ont présenté ces propositions à environ 250 personnes présente à la sortie de la réunion, qui, de source syndicale, semblaient plutôt ne pas s'en satisfaire. Il n'y a cependant pas eu de vote, celui-ci étant prévu en assemblée générale, prévue le mardi matin à 10 heures.


VENDREDI 4 MARS

La direction de Prisma Presse a accepté de recevoir lundi 7 mars les syndicats pour négocier des augmentations de salaire et la titularisation des contrats précaires.

200 salariés de Prisma Presse (contre 280 la veille) ont reconduit la grève vendredi. Pour Emmanuel Vire, délégué syndical SNJ-CGT, cela ne constitue pas un affaiblissement de la mobilisation (environ un tiers de l'effectif) étant donné que l'effectif présent le vendredi est plus faible que le jeudi. Une assemblée générale est maintenue lundi matin à 10 heures, occasion pour les grévistes de se compter et d'établir le rapport de force avec la direction.

Dans une déclaration à La Correspondance de la presse, le DRH du groupe, Philippe Pouzeratte, a indiqué que la direction attendait de voir si ce mouvement de grève était suivi avant de décider de la suite.
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JEUDI 3 MARS

Les salariés du groupe Prisma (Géo, Voici, Femme actuelle, VSD, Capital, Télé Loisir...) ont voté la grève en assemblée générale jeudi 3 mars. Ils contestent l'utilisation de plus en plus fréquente de contrat précaires (une source syndicale a dénombré plus de 130 contrats précaires employés ces trois derniers mois sur quelque 600 journalistes), les propositions d'augmentations de salaires lors des négociations annuelles obligatoires (entre 1 et 1,8% selon les cas alors que les représentants du personnel demandent un minimum de 150 euros pour les salariés touchant moins de 4.500 euros par mois ainsi qu'une prime de 1.500 euros pour compenser le récent déménagement du groupe à Gennevilliers, dans les Hauts-de-Seine).

La direction met en avant l'augmentation de la participation, de un mois brut en moyenne en 2009 contre 1,4 mois en 2010, un rattrapage pour les plus bas salaires (moins de 2000 euros bruts) et des augmentations par tranche: 1,8% avant 2.5000 euros, 1,3% jusqu'à 3.500, 1% de 3.5000 à 4.500, plafonnées.

Une nouvelle assemblée générale doit être organisée vendredi matin.

Le groupe, qui diffuse un quart des exemplaires des magazines en France, a dégagé un bénéfice net de 30 millions d'euros en 2010 (pour un chiffre d'affaires de 511 millions) contre 18 millions en 2009 (pour un chiffre d'affaires de 539 millions).

Le même jour, 150 à 200 salariés du groupe Mondadori (Télé Poche, Grazia, Closer, Science et Vie... bref, avec Hachette l'autre grand groupe de presse magazine en France) se sont également réuni en assemblée générale sans voter la grève. Ils doivent se retrouver mardi 8 mars pour la prochaine séance de négociation et observent de près ce qu'obtiendront les salariés de Prisma.

La CFDT a également rompu la négociation de branche engagée avec le Syndicat de la presse magazine sur les questions des salaires. Lors de la négociation, le président de la commission sociale du SPM (et DRH de Prisma Press) Philippe Pouzeratte a proposé une augmentation de 1% par rapport à la grille datant de 2008, se contentant de fournir les déclarations de diffusion à l'OJD en guise de bilan. Les autres syndicats de salarié (CGT, SNJ, FO, CGC) ont donné jusqu'au 17 mars à l'organisation patronale pour revenir avec de nouvelles propositions de grille conventionnelle.


Grève à Prisma : 30 millions d'euros de bénéfices en 2010 sur le dos des salariés

Depuis deux jours, les salariés du groupe Prisma sont en colère. Un quart des employés a voté la reconduction de la grève débutée jeudi 3 mars.
Des salariés du groupe Prisma manifestent devant les locaux du groupe ce vendredi à Gennevilliers
Des salariés du groupe Prisma manifestent devant les locaux du groupe ce vendredi à Gennevilliers DR
Dans le paysage de la presse magazine, Prisma qui regroupe VSD, Géo, Voici, Femme actuelle, Capital, Télé Loisir, est heureux d'annoncer pour l'année 2010 des résultats net de plus de 8 millions d'euros. Alors que l'intersyndicale FO, CGT, SNJ réclame une augmentation de 150 euros, un rattrapage pour les plus bas salaires, la réduction de l'écart homme-femme et une prime de déménagement de 1500 euros.
Face aux réclamations, les propositions de la direction sont affligeantes. Des augmentations de 36 à 75 euros brut. Les sections syndicales du groupe sont outrées. « La direction persiste et refuse de nous entendre. Les chiffres parlent d'eux-mêmes. Il y aurait quelques 30 millions d'euros de bénéfices net dégagés en 2010 contre 18 en 2009 et ce grâce aux plans sociaux, non remplacements des partants, recours aux précaires, et ce sans compter les 3 millions d'euros économisés par an  grâce au déménagement à Gennevilliers » explique une source syndicale.

Malgré les pressions de la hiérarchie, 200 salariés sont encore mobilisés vendredi afin de montrer à la direction leur mécontentement en matière de redistribution salariale. La direction générale propose de recevoir les élus lundi matin. Faute d'obtenir satisfaction, la grève sera reconduite et une nouvelle assemblée générale doit être organisée lundi à 10 heures.

Par Aïchouche Belabbas


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