lundi 14 février 2011

22e congrès confédéral FO de Montpellier, délégation section Prisma Presse, SGJ FO

Le 22e congrès confédéral de Force Ouvrière (FO), qui devrait être marqué par une stabilité à la tête de l'organisation, Jean-Claude Mailly, son secrétaire général, étant seul candidat à sa succession, s'est ouvert lundi après-midi au parc des expositions de Montpellier.
Nous sommes 2.500 délégués de ce congrès à ouvrir nos travaux peu après 15H00, l'après-midi a été consacrée au rapport d'activité de l'organisation présenté par M. Mailly.
Bientôt 18 heures, nous allons commencer les nombreuses interventions des délégués qui vont se prolonger jusqu'à mercredi.
"Le congrès va se préoccuper énormément de tout ce qui touche aux valeurs républicaines et à la défense des services publics, remis en cause par la Révision générale des politiques publiques" (RGPP), a déclaré M. Mailly à l'AFP.
"Nous sommes pour une République sociale, qui repose sur trois piliers: les services publics, la protection sociale collective, la manière de négocier, l'existence de conventions collectives nationales dans le privé et de statuts nationaux dans le public. Ca aussi, c'est remis en cause", a-t-il poursuivi.
Créée en 1948, FO est la troisième centrale syndicale française en termes de résultats électoraux, derrière la CGT et la CFDT.

jeudi 10 février 2011

Soirée pendaison de crémaillère à Prisma Presse Gennevilliers

Tract CGT-SNJ-FO 



Rien à fêter ou

Ni cochons dans l’espace ni soumis

Avant cette pendaison de crémaillère, il faut d’abord améliorer nos déplorables conditions de travail !


A l’occasion de la soirée « Our place to be », nous nous étonnons que l'infrastructure ait été montée en quelques jours, alors que cela fait deux mois que de nombreux salariés souffrent de la qualité de l'air, des problèmes de chauffage, du manque d'insonorisation, demandent à déplacer les imprimantes présentes dans leurs bureaux, à pouvoir ouvrir les fenêtres au RDC... Tous cela génère stress et malaises.

Quelle est la priorité de la direction de Prisma Presse ? Dans l’organisation d’un événement éphemère ou dans le bien être de ses salariés ? Il lui a fallu 2 mois pour nous entendre et engager une action sur la qualité de l'air!

Les économies décidées par la direction ont surtout pour conséquence une intensification du travail et un déménagement qui complique la vie de beaucoup d'entre nous.

Pas question de fêter ce naufrage !

Mobilisons nous pour obtenir :
- des solutions aux problèmes de l'immeuble
- 150 euros minimum pour tous
- une prime de 1500 euros

mercredi 9 février 2011

Prisma presse et la souffrance au travail

Le climat social semble se détériorer depuis plusieurs mois à Prisma Presse. Beaucoup sont les salariés qui souffrent de cette pression qui détériore au quotidien leur qualité de travail et accentue les risques psychosociaux dans l'entreprise.

Dans certaines rédactions des mesures d'intimidations, de dénigrement sont des pratiques un peu trop courantes ces derniers temps sur le pôle Télé, Découverte, Economique.
La fatigue, l'usure psychologique, les arrêts maladies, le moral qui s'effiloche et qui rend le travail difficile.
Le malaise est plus que palpable et les élus mettent sérieusement en garde l'entreprise si cette dernière ne met pas un terme à ces hiérarchiques qui pratiquent des méthodes de management qui cassent les salariés tous les jours.
Si nous sommes socialement dans le rouge, pour FO , il est clair que nous défendrons nos collègues en utilisant tous les moyens mis à notre disposition.

Plus que jamais les salariés doivent avoir conscience que pour faire valoir leurs droits (voire celui du "droit au respect"),  il n'y a qu'une solution : Se syndiquer ! Car seule une organisation collective dans un cadre syndical permet de construire un véritable rapport de force.

NAO, négociation annuelle obligatoire des salaires réunion du 7 février 2011

SECTION PRISMA PRESSE
OUVERTURE DES NEGOCIATIONS SALARIALES 2011

 La négociation annuelle obligatoire sur les salaires a débuté.
FO alerte la direction de Prisma Presse sur la gravité de la situation en de perte du pouvoir d’achat des salariés. L’inflation a atteint + 1,8 % fin 2010, c’est déjà plus que la pauvre augmentation de salaire concédée par la direction l’an dernier.
Les produits de première nécessité ceux qui font le quotidien se sont envolés. Produits frais +6,5 %, carburants +12,5 % , le budget logement + 4,2%

Revendications FO

-       200 euros d’augmentation générale au 1 er avril 2011
- Négociation d’une prime relance pouvoir d’achat
-  Négociation prime de transport
- Rétablir la prime d’ancienneté (employé, cadre).

Prisma Presse est loin d’atteindre l’égalité homme/femme… Les différences de salaires peuvent atteindre jusqu’à près de 900 euros au profit des hommes. FO demande à la direction de Prisma Presse la mise en place d’objectifs et de moyens pour réduire totalement cette injustice salariale.
Embauche des CDD qui sont sur des postes effectifs depuis des années.

Tout augmente sauf nos salaires, soyons tous mobilisés
FO fera ces propositions aux autres syndicats afin de parvenir à des revendications communes.

Violence et souffrance au travail



De quoi parle-t-on ?
-  La violence au travail : Quand on parle de violence sur le lieu de travail, il faut distinguer la violence externe à l’entreprise (violence ou même agressions exercées par des clients ou des usagers) de la violence interne à l’entreprise (il peut s’agir alors de harcèlement moral ou sexuel).
La violence externe se retrouve principalement dans deux types d’activités professionnelles :
-  dans les activités de service telles les transports en commun, l’hôtellerie, le travail au guichet où les contacts sont fréquents, contacts qui peuvent générer des tensions ou dégénérer en conflits,
-  dans des activités impliquant la manipulation d’objets de valeur (activités bancaires, bijouterie, commerces, convoyages de fonds...)
La violence interne à l’entreprise s’illustre souvent par la notion de harcèlement moral : Le harcèlement moral au travail a été défini comme un ensemble d’agissements répétés "qui ont pour objet ou pour effet une dégradation des conditions de travail susceptible de porter atteinte aux droits du salarié et à sa dignité, d’altérer sa santé physique ou mentale ou de compromettre son avenir professionnel ". De tels agissements hostiles envers une personne peuvent affecter gravement cette personne et avoir des répercussions importantes sur sa santé, physique et psychologique. Mais n’oublions pas que tous les comportements agressifs, tous les conflits, toutes les pressions ne relèvent pas du harcèlement.(INRS, 2003)
-  La souffrance au travail : Il s’agit d’une dépression réactionnelle professionnelle en lien avec les contraintes organisationnelles et sociales de l’entreprise, souvent déclenchée en réaction à des comportements identifiables de collègues ou de supérieurs hiérarchiques. La conviction que le niveau atteint de dégradation ne peut plus évoluer positivement marque l’entrée dans la souffrance. (ANACT, Décembre 2005)
Les conséquences pour l’entreprise :
Un salarié harcelé, stressé, ayant perdu toute confiance en lui, aura des difficultés à prendre des initiatives ou des décisions. La qualité de son travail s’en ressentira. Même s’il met toute son énergie à résister à la pression, à "tenir", un jour ou l’autre, il devra s’arrêter de travailler pour se soigner. Et l’absentéisme et la détérioration du climat de travail ont des conséquences négatives pour l’entreprise.
Les coûts directs et indirects d’un mauvais climat de travail peuvent être énormes, non seulement pour l’entreprise, mais également pour toute la société. Il faut, en effet, tenir compte de la prise en charge des victimes de harcèlement par les organismes de Sécurité sociale.

Souffrance au travail : il est urgent d'agir


Stress est pour 75% des français le mot qui décrit le mieux la façon dont les gens vivent leur emploi. C'est ce que révèle une enquête de la SOFRES menée en 2007. 


Selon l'Agence Européenne pour la sécurité et la santé au travail, le stress au travail « survient lorsqu'il y a déséquilibre entre la perception qu'une personne a des contraintes que lui impose son environnement et la perception qu'elle a de ses propres ressources pour y faire face ». Ce déséquilibre entraîne alors une détérioration « de la santé physique, du bien-être et de la productivité » et frappe les salariés, y compris les cadres qui l'avouent plus difficilement.

Selon l'Agence Nationale pour l'Amélioration des Conditions de Travail, les cadres seraient moins nombreux que les autres salariés à évoquer ces états de stress au travail. Pour autant ils n'y sont pas moins exposés. Les contraintes liées à l'organisation du travail pèsent plus lourdement sur eux: 78% déclarent être souvent obligés de se dépêcher, 88% de devoir faire plusieurs choses à la fois et 77% sont souvent interrompus.

Les cadres s'autocensureraient en refusant d'évoquer leurs difficultés craignant d'être jugés incompétents par des entreprises plus soucieuses des objectifs financiers que du « travailler mieux ». Dans ces conditions, le stress déjà mal défini au sein de l'entreprise, devient un sujet tabou, plus encore lorsque les directions refusent d'admettre que leur management est source de profondes nuisances. 

L'exemple du Technocentre Renault illustre parfaitement ce point. En 2002, les premiers résultats rendus publiques révèlent que 40% des salariés déclarent des signes de souffrance. Mais les solutions retenues par le groupe restent d'ordre individuel, assimilant le salarié stressé à un salarié mal formé et passant sous silence les responsabilités collectives. Une approche réductrice qui évacue du débat la dégradation des conditions de travail, liée notamment aux délais de plus en plus courts, l'exigence croissante de la relation client et les contrats d'objectifs imposés unilatéralement, sans aucune négociation. Depuis lors, le Technocentre connaît une suite inquiétante de suicides de salariés entre octobre 2006 et février 2007, dont 2 sur le lieu de travail. Selon le rapport du cabinet Technologia, remis le 18 octobre dernier au CHSCT de l'établissement, avec un taux de 31,2 % des salariés (cadres et ingénieurs) sous tension, le niveau de risques psychosociaux "est particulièrement élevé". 

"On est face à une cascade : ce qui est imposé est infaisable dans les délais impartis. Bien qu'ils soient attachés à leur travail, les salariés n'osent pas dire qu'ils n'y arrivent pas, car ils auraient alors le sentiment d'être des incapables, donc ils rattrapent le travail chez eux", analyse Annie Thébaud-Mony, directrice de recherche à l'Inserm et spécialiste des questions de santé au travail. 

Dans d'autres secteurs le problème se pose de façon identique. Ainsi dans la profession bancaire, les dispositifs mis en place pour améliorer les conditions de travail restent encore embryonnaires. Une situation alarmante pour la section fédérale FO du crédit, qui a interpellé la branche patronale pour que ce point soit à l'ordre du jour des prochaines négociations. Pour Sébastien Busiris, secrétaire fédérale de la section FO du crédit « dans certains établissements, des études sur le stress sont menées (...) mais cela reste insuffisant car les banques n'assument pas encore tout à fait l'idée que leur organisation peut générer de la souffrance ». Il est alors urgent d'agir pour lutter efficacement contre le mal être au travail. Cela suppose que s'ouvre rapidement le dossier complexe de l'organisation du travail. Les entreprises doivent pour cela jouer le jeu et accepter la remise en cause de leurs modes de management, quand ceux-ci génèrent de la souffrance et conduisent, dans les situations les plus tragiques, les salariés à mettre fin à celles-ci en mettant fin à leur vie.

Brèves : Quand les pigistes gagnent aux prud'hommes...

A propos du non-paiement des primes d'ancienneté des pigistes par le groupe Express Roulata, je vous signale que j'ai gagné en cassation contre Prisma Presse, qui refusait également de payer ces primes. (Audience du 4 février 2009 à Paris. Pourvoi n° S 07-40.891. Arrêt n° 217 FS-P+B.)
Mon affaire a de nouveau été jugée par les Prud'hommes, qui, dans leur arrêt du 18 novembre 2010 (S 09/01260-Mac) m'ont donné raison.
Une jurisprudence qui peut-être utile.
Cordialement.
Alain

Conférence de défense des pigistes du 3 février: Piges, travail gratuit, stages à tout va, une riche discussion !


La conférence de défense des pigistes, convoquée à l'initiative du SGJ-FO, a rassemblé 40 journalistes, pigistes d'une trentaine de rédactions. La conférence a décidé de renforcer la coordination entre tous les combats quotidiens contre la précarité dans chaque groupe de presse, le SGJ-FO a proposé d'accompagner toutes les procédures qui lui seraient communiquées. La conférence a décidé de s'adresser par lettre ouverte au Ministre de l'Information et de la communication et à celui du Travail pour demander l'annulation de l'arrêté d'extension du protocole d'accord anti-pigistes. D'en appeler à l'unité de la profession sur cette revendication claire et nette. De préparer la délégation qui se rendra aux ministères pour la rendre la plus représentative possible, notamment en y associant les jeunes journalistes des écoles ou qui viennent de sortir d'école. De faire contresigner la lettre ouverte aux Ministres pour préparer cette délégation (communiqué icilettre ouverte ici).
Le débat a été introduit par Tristan Malle (AFP) qui a rappelé le combat du SGJ-FO contre la précarité, contre le protocole d'accord anti-pigistes, l'action intenté en justice pour invalider ce texte à laquelle se sont joints le SNJ-CGT et le SNJ, la bagarre en cours à l'AFP pour la titularisation de tous les précaires. Michel Pottier (Pigiste) a décortiqué le protocole d'accord anti-pigistes auquel le Ministre du travail vient de donner force de loi par "décrêt d'extension", Andrée Hazan (Pigiste permanente au Groupe l'Expresse Roularta) qui a dénoncé la non application des primes d'ancienneté aux salaires des pigistes et de nombreuses conquêtes sociales pourtant inscrites dans la convention collective...
et Fabienne Chiche (Prisma Presse) qui s'est attachée à bien faire comprendre l'environnement juridique  dans lequel se trouvent aujourd'hui les journalistes et les pigistes en particulier.
D'un côté la Loi Cressard et ses articles au Code du Travail par lesquels est réputé journaliste salarié tout travail de journaliste quelque soit le nom que l'on donne à ce contrat (collaboration, stage,...), du même côté la Convention collective de travail des journalistes qui s'impose à tous les employeurs sans exception...
A l'opposé:
- sur le terrain des fraudes ou tentatives de fraudes permanentes à la loi et à la convention collective combattues quotidiennement dans les rédactions mais aussi le nouveau protocole d'accord "anti-pigistes" qui d'une part fait des pigistes une sous-catégorie de journalistes.
- un protocole d'accord signé par des organisations minoritaires dans la profession (CFDT,CFTC,CGC) qui fait des pigistes une catégorie de journalistes à part à laquelle ne s'appliquerait pas les même règles de droit que les journalistes non pigistes. Un protocole auquel le Ministre du travail, par arrêté d'extension, a donné honteusement force de loi ! Un arrêté d'extension du protocole dont toute la conférence exige l'annulation.

S'en est suivi une large discussion durant laquelle de nombreux témoignages ont été apportés, de jeunes journalistes sortant des écoles auquel est imposé le travail gratuit ou de moins jeunes auxquels l'employeur prétend pouvoir supprimer la pige au bout de 20 ans de collaboration régulière sans mot dire.
Ces témoignages ont permis de préciser la lettre ouverte aux Ministres :
Par exemple: "les jeunes journalistes sortant des écoles ont dénoncé l'odieux chantage opérés sur eux: des mois et des mois de « stages » pour se fabriquer un bon CV, contre du travail gratuit ou indemnisé à 400€ par mois! Ces pratiques sont honteuses, contraires à la morale, contraires au Code du Travail, contraire à la convention collective nationale des journalistes qui précise très clairement le statut de stagiaire, journaliste comme les autres, protégé par les minima de la convention collective. Ces pratiques conduisent à un déclassement général de la profession."
Le SGJ-FO s'est dit non seulement prêt mais très favorable à la participation de jeunes journalistes sortant des écoles à la délégation qui se rendra voir le Ministre de l'Information et celui du Travail pour exiger l'annulation de l'extension du protocole anti-pigistes et sa totale invalidation.

Lettre ouverte à MM. les Ministres Mitterrand et Bertrand


Lettre ouverte

à Xavier Bertrand,

ministre du travail

à Frédéric Mitterrand,

ministre de la culture et de la communication


Pour la défense de la Convention collective nationale des journalistes et de la loi Cressard


Pour l’annulation de l’arrêté d’extension du protocole d’accord anti-pigistes

Nous, journalistes syndiqués (...) et non syndiqués, réunis le 3 février 2011 à la Bourse du Travail à Paris, à l'initiative du Syndicat général des journalistes Force Ouvrière nous adressons à vous pour attirer votre attention et vous faire part de notre extrême inquié tude sur les conséquences pour notre profession de l'arrêt d'extension du « protocole d'étape concernant les journalistes rémunérés à la pige », conclu le 7 novembre 2008 au motif de « clarifier » la Convention collective nationale des journalistes.
Depuis, ces dispositions sont applicables à toutes les entreprises de presse sans exception, y compris celles qui ne sont pas adhérentes aux organisations patronales signataires.

La diligence avec laquelle a été étendu cet accord est surprenant de la part du ministère du Travail, car des points de ce protocole ont été jugées illicites par le Tribunal de Grande Instance de Paris et que l’affaire est en toujours en appel.
La rapidité du Ministère à étendre l'accord favorise grandement les patrons aux dépens des journalistes et d'une profession sérieusement touchée par le chômage.
Ratifié par les principales fédérations patronales, le texte avait semé à l'époque la discorde entre les organisations syndicales. S’opposant à la CFTC, à la CFE-CGC et la CFDT, qui ont signé l’accord, le SNJ, le SNJ-CGT et le SGJ-FO, représentant à eux trois une large majorité des journalistes, avaient refusé de le parapher et saisi la justice.
Ce texte menace gravement la Convention collective des journalistes et la loi Cressard sur des points majeurs : prime d'ancienneté, formation, élections professionnelles et impact sur la représentativité, indemnisation Assedic...
Sous couvert « d'avancées de vitrine » et « illusoires », ce texte, désormais étendu avec votre accord, est en fait un instrument de remise en cause des droits tant des journalistes pigistes que des journalistes permanents.
Les dispositions de ce texte exigent d'un pigiste qu'il soit titulaire de la carte d'identité des journalistes professionnels. Dans le code du travail est journaliste celui qui exerce la profession de journaliste (avec ou sans label de la commission de la carte abritée par le Ministère de l'Intérieur). Non seulement ce texte met en place des droits en deçà de ceux prévus par la Convention collective et le Code du Travail, mais il considère en plus que ceux qui n'ont pas encore obtenu leur carte de presse bien qu'exerçant le métier de journaliste, ne peuvent être reconnus comme tels !
Alors qu’on constate chaque jour les difficultés des pigistes à obtenir leur carte de presse, du fait des réticences de leurs employeurs à leur reconnaître la qualité de journaliste professionnel, ce protocole aboutit à l’aggravation de la situation des plus précaires des précaires.
C'est ainsi que les participants à la réunion du 3 février et notamment les jeunes journalistes sortant des écoles ont dénoncé l'odieux chantage opérés sur eux: des mois et des mois de « stages » pour se fabriquer un bon CV, contre du travail gratuit ou indemnisé à 400€ par mois! Ces pratiques sont honteuses, contraires à la morale, contraires au Code du Travail, contraire à la convention collective nationale des journalistes qui précise très clairement le statut de stagiaire, journaliste comme les autres, protégé par les minima de la convention collective. Ces pratiques conduisent à un déclassement général de la profession.
Dans un contexte de crise économique mondiale où la France a été frappée de plein fouet par les mesures d'austérité et où beaucoup de journalistes ont perdu leur emploi, notamment avec les PSE d'entreprises parfois bénéficiaires, le SGJ FO demande la stricte application de la loi du 4 juillet 1974 dite loi Cressard.
Non contents de refuser depuis plus de 30 ans d’appliquer cette loi, de maintenir dans la plus extrême précarité une partie importante de notre profession, de ne laisser comme seul choix aux pigistes que d’accepter la situation qui leur est faite ou d'ester en justice avec tous les frais et les préjudices que cela comporte, nos employeurs entendent aujourd’hui aller plus loin.
Ce texte porte atteinte à notre profession et à notre Convention collective sur plusieurs points :
- Préambule limitant l’application aux pigistes détenteurs de la Carte de presse, donc excluant tous les pigistes non encartés ;
- Calcul de la Prime d’ancienneté sur l’ancienneté « carte » uniquement, avec un plafonnement de la base de calcul au salaire minimum de journaliste débutant dans la branche. Donc ne prenant pas en compte les qualifications supérieures ;
- Pas d’obligation de faire figurer les pigistes au Registre du personnel ;
- Pas d’obligation de maintien intégral du salaire en période maladie ou congés maternité.
Nous demandons au gouvernement ce jour de saisir toute la gravité de cet arrêté d'extension pour les journalistes français, durement touchée par la précarité.
Nous souhaitons, Messieurs les Ministres, pouvoir vous rencontrer urgemment pour vous demander l'annulation de l’arrêté d'extension du protocole d'étape.
Notre demande est motivée par l’existence de plusieurs articles contraires au droit (Code du travail, Convention Collective, Loi Cressard) et qui met en danger notre profession et l'indépendance de la presse.
Nous souhaitons également vous alerter sur les nombreuses entorses au droit du travail dont sont victimes les pigistes dans de nombreuses rédactions, dont sont saisies d’ailleurs les Inspecteurs du Travail et qui sont actuellement l’objet de conflits dans les entreprises de presse. Par exemple à l’Agence France Presse pour la requalification en CDI de contrats de pigistes employés de façon permanente ou au groupe Express Roularta pour le paiement des primes d’ancienneté.
La précarité est l’ennemie de l’indépendance. Une presse qui n'est plus indépendante c'est un pilier de la démocratie qui faiblit.
Aujourd’hui, la question de fond est posée de savoir si la France souhaite toujours une presse libre et contribuer ainsi au pluralisme des sources d’information.
Dans l’attente d’une réponse favorable de votre part, veuillez agréer, Monsieur le Ministre du Travail, Monsieur le Ministre de la Culture et de la Communication, l’expression de mes sentiments distingués.

Pour la conférence du 3 février et le Syndicat Général des Journalistes FO,
FABIENNE CHICHE