mardi 22 mars 2011

Précarité: les mouvements se multiplient dans la presse magazine



LUNDI 21 MARS
A la deuxième semaine du conflit à Mondadori, les salariés ont levé la grève. Face à un «mur» et «une direction butée, qui prétend clore unilatéralement les négociations salariales», l'intersyndicale a préféré ne pas prendre le risque d'un mouvement qui deviendrait minoritaire.
Ils ont obtenu une prime annuelle de 300 euros pour tous les salariés, qui devrait être versée en juillet et des augmentations sensiblement supérieures à ce que proposait la direction en début de négociations: de 4,1% (contre 3%) pour les salaires de moins de 2000 euros à 1,35% (contre 0,8%) pour les 3250 à 3500 euros. 
Le matin, l'intersyndicale avait envoyé ce communiqué:«Tandis que le groupe Mondadori doit annoncer ce jour à Milan, devant les analystes financiers, une confortable progression de son résultat net en 2010, les salariés de sa filiale française viennent de reconduire à une très large majorité le mouvement de grève entamé il y a une semaine».
Le groupe italien a bien annoncé un bénéfice net pour 2010 de 42,1 millions d'euros (2,7% du chiffre d'affaires de 1,56 milliard). Pour la filiale français, le chiffre d'affaires (344,2 millions) a progressé de 0,2% en un an. Les recettes de diffusion (qui représentent 69%) ont baissé de 1,3%, mais celles probenant de la publicité ont augmenté de 8% notamment grâce au lancement de Grazia en septembre 2009. 

VENDREDI 18 MARS
Dans un mail envoyé aux salariés du groupe, la direction de Mondadori France estime les négociations annuelles obligatoires terminées, à la fureur de l'intersyndicale qui a décidé le maintien du mouvement de grève, au risque de voir des hebdomadaires ne pas sortir.
Les propositions n'ont pas beaucoup varié depuis le début de la semaine: de 4% d'augmentation pour les petits salaires à 1,2% pour les 3.000 à 3.500 euros, rien au-delà. Dominique Carlier, délégué SNJ-CGT, rappelle que «l'actionnaire final» (50,24%) n'est autre que la FinInvest de Silvio Berlusconi: «la direction française est très contrôlée par la maison mère, surtout en ce moment: la société a prévu d'annoncer le 21 mars des résultats en progression et de distribuer une bonne partie des bénéfices en dividendes aux actionnaires». Preuve, selon lui, qu'il reste une marge de négociation sur les salaires.
Les salariés se sont donné rendez-vous lundi matin.

JEUDI 17 MARS
«La parution dans les temps de Grazia, Closer, Pleine Vie, Télé Poche et Télé Star pourrait être compromise, assure l'intersyndicale (CGT, CFDT, FO, SNJ, CGC) de Mondadori dans un communiqué publié jeudi. Face à ces revendications légitimes, la direction ne présente que des propositions insuffisantes. La colère s’accroît chez les salariés qui sont de plus en plus nombreux à cesser le travail (il y a actuellement 350 grévistes sur les 950 salariés que compte l’entreprise).»

MERCREDI 16 MARS
Mardi, la direction a reçu les représentants des salariés dans l'après-midi pour leur annoncer qu'elle n'irait pas plus loin.«Ils ont tiré les leçons du conflit à Prisma et ne veulent rien céder», explique Dominique Carlier, délégué SNJ-CGT. 250 salariés environ sont mobilisés.

MARDI 15 MARS
La grève à Mondadori a été prolongée de 24 heures après une rencontre des syndicats et de la direction, mardi matin. Le bouclage de Pleine Vie, qui devait avoir lieu le soir, est au moins repousé. Grazia comme Closer compte une quinzaine de gréviste chacun (sur des effectifs d'une quarantaine de salariés).
Avant un conseil d'administration en présence de Marina Berlusconi (fille du premier ministre italien et représentant FinInvest), la direction a proposé 4% d'augmentation pour les salaires inférieurs à 2.000 euro, puis des revalorisations décroissantes allant jusqu'à 1% pour 3.000 à 3.500 euros (30 à 60 euros), les 30% de salariés touchant plus de 3.500 euros bruts n'étant pas augmentés. 

LUNDI 14 MARS
C'est au tour du groupe concurrent, Mondadori France (Télé Poche, Grazia, Closer, Science et Vie...) de se mettre en grève: lors d'une AG réunissant autour de 150 personnes (sur environ un millier de salariés), la grève a été votée pour exiger, dans le cadre des négociations annuelles obligatoires, une hausse de 150 euros pour tous, la fin des salaires inférieurs à 2.000 euros rut, des revalorisations pour les pigistes et la resorption de la précarité.
La direction de Mondadori propose des augmentations par tranche, comme pour Prisma: de 3% pour les salaires de moins de 2000 euros à +0,8% pour les 3000 à 3500 euros, ce qui représente pour la plus grosse partie du personnel, une hausse de 25 à 45 euros.
Certaines rédactions, comme celle de Pleine Vie sont totalement en grève. Et Closer, titre relativement jeune et jamais présent, jusqu'alors dans les conflits sociaux, affiche une mobilisation de 30%.
Une nouvelle séance de négociations est prévue mardi dans la matinée qui sera suivie d'une nouvelle assemblée générale qui devra évaluer les nouvelles propositions.

INFORMATIONS SUR LE MONDE INTERACTIF ET PRÉCARITÉ : http://blogs.mediapart.fr/blog/vincent-truffy/200211/monde-interactif-bug-sur-lemploi


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