La conférence de défense des pigistes, convoquée à l'initiative du SGJ-FO, a rassemblé 40 journalistes, pigistes d'une trentaine de rédactions. La conférence a décidé de renforcer la coordination entre tous les combats quotidiens contre la précarité dans chaque groupe de presse, le SGJ-FO a proposé d'accompagner toutes les procédures qui lui seraient communiquées. La conférence a décidé de s'adresser par lettre ouverte au Ministre de l'Information et de la communication et à celui du Travail pour demander l'annulation de l'arrêté d'extension du protocole d'accord anti-pigistes. D'en appeler à l'unité de la profession sur cette revendication claire et nette. De préparer la délégation qui se rendra aux ministères pour la rendre la plus représentative possible, notamment en y associant les jeunes journalistes des écoles ou qui viennent de sortir d'école. De faire contresigner la lettre ouverte aux Ministres pour préparer cette délégation (communiqué ici, lettre ouverte ici).
Le débat a été introduit par Tristan Malle (AFP) qui a rappelé le combat du SGJ-FO contre la précarité, contre le protocole d'accord anti-pigistes, l'action intenté en justice pour invalider ce texte à laquelle se sont joints le SNJ-CGT et le SNJ, la bagarre en cours à l'AFP pour la titularisation de tous les précaires. Michel Pottier (Pigiste) a décortiqué le protocole d'accord anti-pigistes auquel le Ministre du travail vient de donner force de loi par "décrêt d'extension", Andrée Hazan (Pigiste permanente au Groupe l'Expresse Roularta) qui a dénoncé la non application des primes d'ancienneté aux salaires des pigistes et de nombreuses conquêtes sociales pourtant inscrites dans la convention collective...
et Fabienne Chiche (Prisma Presse) qui s'est attachée à bien faire comprendre l'environnement juridique dans lequel se trouvent aujourd'hui les journalistes et les pigistes en particulier.
D'un côté la Loi Cressard et ses articles au Code du Travail par lesquels est réputé journaliste salarié tout travail de journaliste quelque soit le nom que l'on donne à ce contrat (collaboration, stage,...), du même côté la Convention collective de travail des journalistes qui s'impose à tous les employeurs sans exception...
A l'opposé:
- sur le terrain des fraudes ou tentatives de fraudes permanentes à la loi et à la convention collective combattues quotidiennement dans les rédactions mais aussi le nouveau protocole d'accord "anti-pigistes" qui d'une part fait des pigistes une sous-catégorie de journalistes.
- un protocole d'accord signé par des organisations minoritaires dans la profession (CFDT,CFTC,CGC) qui fait des pigistes une catégorie de journalistes à part à laquelle ne s'appliquerait pas les même règles de droit que les journalistes non pigistes. Un protocole auquel le Ministre du travail, par arrêté d'extension, a donné honteusement force de loi ! Un arrêté d'extension du protocole dont toute la conférence exige l'annulation.
S'en est suivi une large discussion durant laquelle de nombreux témoignages ont été apportés, de jeunes journalistes sortant des écoles auquel est imposé le travail gratuit ou de moins jeunes auxquels l'employeur prétend pouvoir supprimer la pige au bout de 20 ans de collaboration régulière sans mot dire.
Ces témoignages ont permis de préciser la lettre ouverte aux Ministres :
Par exemple: "les jeunes journalistes sortant des écoles ont dénoncé l'odieux chantage opérés sur eux: des mois et des mois de « stages » pour se fabriquer un bon CV, contre du travail gratuit ou indemnisé à 400€ par mois! Ces pratiques sont honteuses, contraires à la morale, contraires au Code du Travail, contraire à la convention collective nationale des journalistes qui précise très clairement le statut de stagiaire, journaliste comme les autres, protégé par les minima de la convention collective. Ces pratiques conduisent à un déclassement général de la profession."
Le SGJ-FO s'est dit non seulement prêt mais très favorable à la participation de jeunes journalistes sortant des écoles à la délégation qui se rendra voir le Ministre de l'Information et celui du Travail pour exiger l'annulation de l'extension du protocole anti-pigistes et sa totale invalidation.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire