mardi 17 janvier 2012

LA FUSION DE RFI ET FRANCE 24 BAT DE L’AILE


/// JOUR APRÈS JOUR DU MARDI 17 JANVIER 2012

Audiovisuel public


Saisie par les syndicats, dont FO, la justice vient de retarder la dilution de la radio française internationale au sein de l'Audiovisuel extérieur de la France (AEF). Les salariés de la station sont par ailleurs en grève illimitée depuis lundi.
À l’appel des syndicats, dont FO, les salariés de RFI ont repris lundi leur mouvement de grève illimitée qu’ils avaient suspendu après 12 jours d’arrêts de travail en décembre. Ils restent décidés à faire échec à la fusion prévue entre la Radio française internationale et France 24 au sein de l'Audiovisuel extérieur de la France (AEF). Ce «rapprochement» aux forceps supprimerait près de 130 postes supplémentaires, après les 206 départs contraints de 2009, date à laquelle avait été lancé un premier plan de réorganisation des antennes de la radio.

Les craintes des salariés vis-à-vis de ce projet portent sur les garanties conventionnelles et d’emplois mais aussi sur l'indépendance éditoriale de RFI ainsi que sur la diminution programmée de ses moyens au sein du futur pôle audiovisuel. «À son démarrage, la chaîne France 24 disposait d’un budget d’environ 70 millions d’euros tandis que celui de RFI avoisinait les 133 millions d’euros», explique le représentant FO, Patrice Chevalier. Aujourd’hui, dans la perspective du rapprochement des deux entités, leurs trajectoires financières sont en train de se croiser puisque les moyens de RFI ont baissé à 115 millions d’euros alors que ceux de France 24 ont grimpé à 113 millions d’euros, selon les derniers chiffres officiels.

La reprise hier du mouvement de grève coïncide avec la suspension judiciaire des procédures d'information/consultation du CE sur le projet de la direction d’AEF. «En l'état, le comité d'entreprise ne dispose pas d'une information complète lui permettant d'émettre un avis éclairé sur le projet envisagé», a en effet estimé la cour d'appel de Paris, dans un arrêt rendu public lundi après midi. Saisi par les syndicats, le juge reproche notamment à la direction de l’AEF de ne pas avoir présenté son cahier des charges afin que le CE puisse émettre un avis en bonne et due forme. Ledit cahier des charges est encore entre les mains du Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA). Bien que l'organisme de régulation audiovisuel ait affirmé lundi soir l'avoir validé, il ne l’a visiblement pas encore renvoyé au ministère de la Culture et de la Communication.

Si le PDG de l'AEF, Alain de Pouzilhac espère toujours finaliser la fusion avant fin janvier, en estimant que la décision de justice ne la remet «pas du tout, mais pas du tout» en cause, les syndicats ne sont pas du même avis. «Après la validation du CSA, il devra encore être soumis au Parlement où il sera débattu», explique-t-ils, avant d’ajouter, qu’il faudra attendre ensuite la publication du décret gouvernemental. Et c'est seulement après que le cahier des charges pourra être examiné au CE. Par ailleurs, ce calendrier risque d'être prolongé par la trêve parlementaire prévue avant l'élection présidentielle, et qui doit intervenir d'ici fin février ou début mars. «D’ici là, nous allons multiplier les embûches», promet FO, avant une assemblée générale des personnels en grève programmée ce mardi à 14 heures.

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